Le docteur Ameur Soltane, chirurgien au service de chirurgiethoracique au CHU Mustapha, déclare : «90% des cancers du poumon sont dusau tabac»31-05-2008 LA TRIBUNE : Selon l’OMS, le tabac tue près de 15 000 personnes parjour, et la majorité des fumeurs deviennent des consommateurs de tabacbien avant l’âge de 21 ans. Qu’en est-il en Algérie ? Dr Ameur Soltane : le tabagisme a pris ces dernières années uneampleur démesurée dans notre pays… il est d’autant plus dangereux, et lesenquêtes révèlent que ce phénomène touche de plus en plus de jeunesAlgériens. Selon l’OMS, 25% des fumeurs fument leur première cigaretteavant leur 10e anniversaire, ce qui explique le slogan «une jeunesselibérée du tabac» choisi cette année pour célébrer la Journée mondialeantitabac.Dans notre pays, les différentes enquêtes et études menées jusqu’àmaintenant révèlent que la prévalence du tabagisme est en traind’atteindre quasiment le même taux enregistré dans les pays développés,(une prévalence qui dépasserait les 20%). C’est énorme. Les données lesplus récentes donnent, en effet, un fort accroissement dans les catégoriesdes plus jeunes, essentiellement les 10-14 ans. C’est pourquoi l’OMS veutattirer l’attention du public sur l’impact de la consommation de tabac surla santé publique, avec l’objectif de réduire la dépendance individuelle autabac dans le monde en encourageant les jeunes à cesser de s’empoisonner etd’empoisonner la vie des autres. Il est scientifiquement prouvé, aujourd’hui, que fumer est la premièrecause du cancer du poumon… Le tabac n’est plus considéré comme un facteur de risque, mais comme unfacteur étiologique dans les cancers du poumon, parce que saresponsabilité directe dans leur genèse est scientifiquement démontrée,ainsi, 90% de ces cancers surviennent chez des fumeurs, avec un pronosticeffroyable, puisque, même dans les pays dotés des plateaux techniques etde moyens financiers, environ 80% des personnes atteintes meurent dans les5 ans qui suivent le diagnostic, car, dans ces pays, seulement 25 à 30% despatients subissent une chirurgie. Or, le seul traitement valide pour laguérison est la chirurgie, lorsqu’elle est carcinologique. C’est dire lechemin qu’il nous reste à parcourir ! Pour le moment, l’ensemble descancers sont responsables du décès d’environ 17 000 Algériens par an ; or,pour l’OMS, 40% de morts par cancer sont dues au tabac. Certes, le cancerdu poumon est le plus fréquent, mais il ne faut pas oublier qu’il peutêtre à l’origine d’autres cancers : vessie, œsophage, ORL, sang…Parmi les campagnes menées pour lutter contre le tabagisme dans lemilieu scolaire, le projet «Classes sans tabac» inspiré d’un projeteuropéen de prévention du tabagisme, intitulé au niveau international«Smoke Free Class». Qu’en pensez-vous ? J’estime que ce projet est très important. C’est une expérience quigagnerait à être généralisée, au même titre qu’il faudrait penser à mettreen place des espaces non fumeurs dans les entreprises, et c’est ce qu’on afait l’année dernière à Blida. Aujourd’hui, si on veut faire quelque chose de sérieux pour s’attaquer aufléau du tabagisme, il nous faut une base de données valide et reconnueinternationalement. Je salue, dans ce sens, le travail de certainsspécialistes, qui font un travail sérieux et des études solides. Jeciterais les travaux de référence réalisés par les professeurs Skander etLarbaoui (dès le début des années 80, des pionniers de la lutte contre letabagisme en Algérie). Le professeur Zidouni, ex-directeur de l’INSP, lePr Zoughailach de Constantine, de même que le Pr Hamdi Cherif de Sétifpour ses travaux sur le sevrage tabagique à l’échelle de la société et surla formation de professionnels du sevrage que sont les médecins ou lesrelais d’information. Je n’oublie pas, en outre, le Dr Atek Abdelmadjid etl’équipe de l’INSP pour l’admirable enquête Tahina sur les facteurs derisque, mais aussi le Pr Rezkallah Baghdad (Oran) dans les milieux dutravail, et beaucoup d’autres souvent anonymes, inconnus du grand public,lesquels ont puissamment aidé au décollage de la lutte antitabac enAlgérie, parmi eux, je ne saurais oublier les Pr Dekkar Nourredine,Grangaud Jean-Paul et Haouicha Houriat.Beaucoup de travail reste à faire dans le domaine épidémiologique pourmieux cerner le phénomène du tabagisme qui touche des millions d’individusdans notre pays et qui ne saurait, en aucun cas, se résumer à un problèmeuniquement médical, sous peine de passer à côté de l’essentiel. Le tabacest un phénomène de société, qui doit être pris à bras-le-corps par tousles segments de la société et non uniquement par l’Etat…Qu’en est-il de la législation antitabac, et pourquoi n’est-elle pasappliquée dans notre pays ? On continue à fumer dans les lieux publics,même les hôpitaux ne sont pas épargnés…L’Algérie a ratifié depuis deux ans la convention-cadre de l’OMS, il y abeaucoup d’articles qui réglementent l’usage du tabac dans les lieuxpublics. De ce point de vue, l’Algérie est en avance par rapport auxautres pays, mais l’application des lois sur le terrain pose problème.Toutefois, on ne peut rien faire sans l’engagement de la société civile.J’estime que toutes les organisations, qui ne sont ni financières nipolitiques, doivent se mobiliser dans la bataille antitabac. Par exemple, les associations des parents d’élèves devraient s’inquiéterde ce phénomène, lequel touche de plus en plus les enfants dans lesécoles, c’est pourquoi elles doivent s’engager dans les campagnes de lutteantitabac. Il faut savoir que celles-ci n’auraient jamais avancé sans la mobilisationde la société civile. On n’aurait jamais pu avoir dans le monde uneconvention-cadre antitabac si pertinente sans la mobilisation de lacommunauté internationale. Quelle riposte efficace face à une industrie du tabac aussi puissante ?L’industrie du tabac a, en effet, une puissance extraordinaire. Les Etatssont intéressés par le gain à court terme que peut leur procurerl’industrie du tabac. On ne peut faire reculer les appétits des requinsproducteurs de tabac sans la mobilisation de la société civile, comme celas’est passé dans certains pays occidentaux. Nous avons, certes, uneindustrie du tabac embryonnaire par rapport à d’autres pays, mais,aujourd’hui, il faut s’attendre à ce que, avec un baril de pétrole à 150dollars, tous les requins internationaux de l’industrie du tabacdébarquent en Algérie. Une situation qui rendra encore plus complexe le contrôle de lacommercialisation du tabac, lequel, pour le moment, ne semble être infestéque par la contrebande, qui serait, d’après l’OMS, favorisée par ces mêmesrequins, preuve que ce sont les sociétés de tabac qui fournissent lacontrebande du tabac. Que peut-on attendre du tabac en Algérie, certainement pas de gainsfinanciers pour l’Etat, encore moins pour la société, par contre, ons’attendra, pour les 20 prochaines années, à des centaines de milliers demorts.L’Algérie est actuellement traversée par la mode de la shisha(narguilé). Pourtant ses méfaits sont encore plus graves que lacigarette…Effectivement, la shisha, connue au Moyen-Orient et chez nos voisins,commence à faire des adeptes en Algérie. A croire que nous n’avons rientrouvé de mieux que d’importer ce poison de chez nos voisins. Il fautsavoir qu’elle est beaucoup plus dangereuse que la cigarette. Une sessionde narguilé représente environ l’équivalent de 40 cigarettes fumées (soitdeux paquets de cigarettes). Les non-fumeurs, forcés d’inhaler la fumée de tabac («tabagisme passif»),sont, eux aussi, menacés dans leur santé... En effet, il est scientifiquement prouvé que vivre dans l’environnementdes fumeurs augmente les risques d’attraper des maladies liées au tabac,particulièrement certains cancers. Cela est valable aussi pour les enfantsen bas âge et le fœtus. Les fumeurs passifs côtoient généralement les grands fumeurs outravaillent dans des lieux publics assaillis par les fumeurs. Il faudrait prendre des mesures pour protéger les non-fumeurs en milieuprofessionnel, en créant, notamment, de zones non-fumeurs dans les lieuxde travail.Source: La Tribune d'Algérie
L'anti-inflammatoire Célébrex pourrait empécher le cancer dupoumonCHICAGO (AFP) 02/06/2008 09h43 L'anti-inflammatoire Célébrex pour traiter l'arthrite pourrait peut-être,à doses élevées, empécher le développement du cancer du poumon chez desfumeurs, selon une étude préliminaire publiée dimanche. Le Célébrex (celecoxib) paraît réduire les niveaux d'un bio-marqueur quiest un indicateur de risque de développer ce cancer, le plus fréquent etaussi le plus meutrier dans le monde. Le Célébrex du laboratoire américain Pfizer agit en bloquant l'enzyme diteCOX-2 responsable de l'inflammation dont des études ont établi des liensavec l'apparition d'un cancer. Le Célébrex est le dernier inhibiteur de la COX-2 encore commercialisé. LeVioxx avait été retiré du marché mondial par son fabricant Merck enseptembre 2004 après que des études eurent montré un doublement du risquecardio-vasculaire lié à l'anti-inflammatoire. La dernière étude clinique sur le Célébrex a porté pendant six mois sur212 fumeurs ou ayant beaucoup fumé (un paquet par jour) dans le passé maisne fumant plus. L'essai clinique a montré que cet anti-inflammtoire était lié chez lesfumeurs et ex-gros fumeurs à une réduction des changements cellulairesprécurseurs du développement d'un cancer comparativement aux sujets dugroupe témoin traités avec un placebo, a souligné le Dr Edward Kim, unprofesseur assistant au centre des cancers thoraciques de l'AndersonCancer Center à Houston (Texas, sud ouest) et principal auteur de cetteétude. L'étude du Dr Kim a mesuré les niveaux de la protéine Ki-67, unbiomarqueur pour la croissance cellulaire. Les chercheurs ont pu mesurer les effets du Célébrex sur les niveaux deKi-67 dans les échantillons de tissus prélevés à six endroits des poumonsdes gros fumeurs. Les sujets de l'étude ont pris des doses de respectivement 200 et 400milligrammes de Célébrex deux fois par jour ou un placebo. Trois mois et six mois après ils ont de nouveaux fait des prélèvements detissus pulmonaires de ces fumeurs. La comparaison des tissus a montré que le groupe traité avec la dose laplus élevée de Célébrex avait la réduction la plus forte de la protéineKi-67. Mais le Dr Kim a insisté sur le fait que cette étude devait encore êtreconfirmée par d'autres essais cliniques. "On ne peut encore dire que prendre du celecoxib va empécher ledéveloppement du cancer du poumon", a insisté le médecin devant la presse.Il a présenté les résultats de son étude à la 44e conférence annuelle del'American Sociery of Clinical Oncology (ASCO) réunie ce weekend à Chicago(nord). "Aucun des participants n'a eu de problème cadio-vasculaire lié auCélébrex" comme cela avait été le cas avec le Vioxx", a poursuivi le DrKim. "Ce que nous savons c'est que le Célébrex, pris pendant trois et six moisétait sans risque même à des doses élevée de 800 milligrammes par jour",a-t-il souligné. L'étude avait été commencée avant que n'éclate l'affaire du Vioxx et avaitété de ce fait suspendue en décembre 2004 à la demande de Pfizer et del'Institut National américain du cancer (NCI). Elle a été recommencé en mai 2005 après que les chercheurs eurent pris desmesures de précaution pour réduire les risques cardiaques. Source: Webmember
Cancer du poumon : l'espoir des thérapies cibléesMardi 03 juin 2008 Chicago, le 3 juin 2008 - Le cancer du poumon reste le plus meurtrierde tous les cancers. Face à ce fléau, les plus grands experts sont réunisà Chicago au congrès de la société américaine d'oncologie clinique (ASCO).Responsable de l'unité d'oncologie thoracique au CHU de Grenoble, le Pr.Denis Moro-Sibilot fait le point sur les traitements d'aujourd'hui et dedemain. En France, le cancer du poumon est responsable de 25 000 nouveaux cas paran. Cancer le plus fréquent chez l'homme, il est en passe de dépasser lecancer du sein chez la femme. Pr. Denis Moro-Sibilot : Aujourd'hui il y a 27 000 cancers du poumon enFrance et c'est donc la 1ère cause de cancer dans le sexe masculin etc'est en train de devenir la première cause de mortalité par cancer dansle sexe féminin. Compte tenu de l'importance du tabagisme chez les femmes,je crois qu'on arrivera au même chiffre qu'aux Etats-Unis où on mourra enFrance malheureusement plus du cancer du poumon que du cancer du sein.A l'origine de ce fléau, on trouve 9 fois sur 10 le tabagisme. Pour cecancer plus que tout autre, le meilleur traitement reste la prévention.Pr. Denis Moro-Sibilot : Le mieux en matière de cancer du poumon,c'est de ne pas l'attraper. Pour l'éviter : ne pas fumer ! Et quand on estdéjà fumeur, le fait d'arrêter de fumer, diminue le risque de voirapparaître ce cancer. Et même à des âges qui sont l'âge de la retraite parexemple, le fait d'arrêter de fumer à 60-65 ans permet de diminuer d'encore1/3 le risque de voir apparaître un cancer du poumon.Face au cancer du poumon, on trouve trois grands types de traitements :la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie. Pr. Denis Moro-Sibilot : Pour les formes les plus localisées, lapierre angulaire du traitement reste la chirurgie. C'est le traitement leplus efficace, et le seul qui constamment peut donner la guérison. Onassocie maintenant à cette chirurgie d'autres modalités, la chimiothérapiequi a fait ses preuves surtout en situation post-opératoire (après lachirurgie) et qui nécessite encore de faire ses preuves en situationpré-opératoire (avant la chirurgie). Et puis vous avez la radiothérapiequi est un moyen classique et traditionnel de prise en charge du cancer.Pour les formes plus avancées et bien en particulier les formes où il y ades métastases la chimiothérapie est la principale partie du traitement,elle améliore à la fois la durée de vie des patients, elle diminue leurssymptômes, et au total malgré des effets secondaires qui sontincontournables avec la chimiothérapie, la qualité de vie des patientss'en trouve améliorée.Mais depuis quelques années, l'avènement des thérapies cibléesconstitue un nouvel espoir. Pr. Denis Moro-Sibilot : A coté de ces chimiothérapies, il y a unenouvelle gamme de médicaments qui vont cibler certaines caractéristiquesdu cancer que ce soit des cibles biologiques présentes à la surface descellules cancéreuses ou que ce soit par exemple les vaisseaux que lecancer va produire pour pouvoir s'alimenter. Et bien on sait maintenantcibler ces anomalies, on sait en particulier normaliser la vascularisationdes tumeurs ou en partie détruire la vascularisation des tumeurs. On saitaussi bloquer la croissance des tumeurs en supprimant les portes d'entréesde facteurs de croissance qui vont aider ces cellules à grossir et àaugmenter de taille. Ces nouveaux moyens thérapeutiques sont beaucoupmieux supportés que la chimiothérapie. Ils sont pour certainsadministrables par voie orale et ils vont représenter dans l'avenir lestraitements du cancer. Ils sont déjà pour certains, déjà disponibles et onles utilise en pratique courante soit de façon isolée (c'est-à-direuniquement la thérapie ciblée), soit en association avec la chimiothérapieet dans ce cadre là ils améliorent les résultats de la chimiothérapie.Aujourd'hui, ces nouveaux médicaments apportent des progrès, quipeuvent apparaître modestes mais qui petit à petit permettent de fairereculer l'un des cancers les plus meurtriers. Pr. Denis Moro-Sibilot : Il y a 20 ans on était aux alentours des20-25 % des patients survivants à un an. Aujourd'hui au total on vadépasser les 50 % de patients vivants à un an. Pour une maladie aussifréquente que le cancer du poumon, cela représente plusieurs milliers depatients qui seront en vie dans un an et ça, c'est quelque chosed'important. Effectivement on souhaiterait donner des statistiques à 2ans, 3 ans ou plus... Et bien je crois que petit à petit en faisant desprogrès, nous franchirons ces limites et on pourra sans doute donner deschiffres plus optimistes dans un avenir à moyen terme.Propos recueillis par David Bême, le 30 mai 2008Source: Doctissimo
La complexité du cancer du poumon: défi pour les nouvelles armesanti-tumeur CHICAGO (AFP) - La médecine peine à combattre le cancer du poumon, enforte augmentation dans le monde et le plus meurtrier, en raison de sacomplexité rendant difficile une application efficace des nouvellesthérapies prometteuses. Bien que la variété et le nombre de nouvelles thérapies contre ce canceraugmentent, de nombreuses questions sur la manière de les employer le plusefficacement restent encore ouvertes, a expliqué le Dr Paul Bunn, directeurdu centre du cancer de l'université du Colorado (ouest). Il intervenait à la 44e conférence annuelle de l'American Society ofClinical Oncology (ASC0) réunie ce week-end à Chicago. Soulignant que les cibles de différentes fonctions tumorales doivent êtreconfirmées et que des biomarqueurs de l'activité cancéreuse êtredéveloppés, le Dr Bunn a expliqué que la complexité du cancer du poumon,dans 70 à 90% des cas des carcinomes à grandes cellules (CGC), pourraitnécessiter des essais cliniques tout aussi complexes et très coûteux. "Il y a quatre types de tissus affectés et quatre étapes de développementdans les CGC ce qui rend difficile de sélectionner des patients pour desessais cliniques", a souligné le cancérologue. Le Dr Eric Haura, du Lee Moffitt Cancer Center and Research Institute enFloride (sud-est), a noté que sur la base des succès des traitementsutilisés pour les cancers gastro-intestinaux, du sein et de la leucémiemyéloïde chronique, il y avait un espoir d'appliquer ces nouvelles armesau cancer du poumon pour allonger la vie des malades. Les thérapies ciblées, considérées comme très prometteuses, consistent àmodifier des signaux cellulaires pour bloquer une fonction spécifiquecomme la formation de vaisseaux sanguins dont la tumeur a besoin pour senourrir et croître. L'Avastine du laboratoire suisse Roche, a été la première moléculedécouverte ciblant cette fonction avec succès. De récentes découvertes en biologie moléculaire montrent que certainesmolécules véhiculant des signaux agissent dans le cadre d'un réseau demodules de communication très actif dans les cellules cancéreuses. Les protéines appelées kinase sont des composants essentiels de cesréseaux et jouent un rôle important dans le développement et laprogression des cancers en agissant sur des récepteurs déterminants pourla croissance, la survie et l'auto-destruction des cellules cancéreuses. Ces protéines, la cible des nouveaux traitements anti-cancéreux, agissentaussi sur le mécanisme de formation des vaisseaux par la tumeurcancéreuse. "La tâche d'identifier les molécules nécessaires au développement de latumeur est énorme en raison de la complexité des réseaux cellulaires ducancer du poumon et également de la difficulté à prélever des tissus pourtester la sensibilité des protéines Kinase", estimé le Dr Haura. Plus optimiste, le Dr Bruce Johnson, directeur du Centre sur le cancer dupoumon au Dana-Farber Cancer Institute à Boston (Massachusetts, nord-est),a souligné le potentiel prometteur des traitements personnalisés grâce aumariage de la génomique et de la biologie cellulaire, pour combattreefficacement le cancer du poumon et tous les autres cancers. "Le rythme rapide des découvertes en biologie du cancer pourraient donnerdes résultats cliniques dans un ou deux ans" selon ce cancérologue. Des chercheurs ont également annoncé des travaux sur un simple testsanguin qui pourrait détecter, dans 88% des cas, la présence d'un cancerpulmonaire très précoce. Le taux de survie de deux ans pour seulement 15% des malades s'expliquesurtout par le fait que ce cancer est souvent détecté tardivement. Il tue1,3 million de personnes par an dans le monde, selon l'Organisationmondiale de la santé. Publié le: 02/06/2008 à 19:29:10 GMT Source : AFP Source: Atlasvista Maroc
Mieux lutter contre le tabagisme : la piste génétiqueSamedi 31 mai 2008 Chicago, le 31 mai 2008 - Alors que se déroule la journée mondiale sanstabac, le congrès de la société américaine d'oncologie clinique (ASCO)s'intéresse aux origines génétiques de la dépendance à la nicotine. Unepiste qui pourrait déboucher sur des médicaments plus personnalisés etplus efficaces.Augmentation des prix, campagne de sensibilisation aux dangers de lacigarette... Le tabagisme est en baisse en France, tout comme auxEtats-Unis. Néanmoins, cette tendance est loin d'être mondiale, on estimeque trois millions de personnes sont mortes de maladies liées au tabac en2002 et ce chiffre devrait atteindre 9 millions en 2030 ! Résultat : lanécessité toujours plus importante d'une meilleure prévention et d'uneprise en charge plus efficace du tabagisme. Aujourd'hui, la pistegénétique est évoquée1.Au coeur de la dépendance à la nicotineBien que la fumée de cigarette contienne plus de 5 000 substancesdifférentes, la nicotine est considérée comme la plus addictived'entre-elles. En schématisant2, la nicotine du tabac va se fixer sur desrécepteurs spécifiques du cerveau (récepteurs nicotiniques) situés dans lazone du "circuit de la récompense". Résultat : la libération de dopamineest associée à la sensation de plaisir et à l'amélioration de différentesfonctions cognitives (attention, vigilance...). Mais l'usage répété detabac va altérer ce système dopaminergique, ce qui va entraîner un besoinde plus en plus important de nicotine pour retrouver les mêmes sensationssur l'humeur et la conscience. Parallèlement, apparaissent des "réflexesconditionnés" qui incitent le fumeur à céder à la tentation... Ainsi,lorsqu'on arrête de fumer, le corps "réclame" sa dose de nicotine poursatisfaire cette sensation de bien être : c'est le manque. Au-delà de cesphénomènes métaboliques, il ne faut pas négliger l'influence del'environnement du fumeur. Les gestes et les petites habitudes associés àla cigarette sont perçus par notre cerveau comme autant de "réflexesconditionnés" capables de provoquer une envie irrépressible de fumer. Gareau syndrome de sevrage !Sevrage tabagique : Vers des traitements à la carte ? Mais tous les individus ne sont pas égaux face à ce risque de deveniraccro. Différentes études ont mis à jour certaines variations génétiquesliées à la dépendance nicotinique3,4. Parallèlement, les chances de succèsdes traitements de la dépendance à la nicotine (substituts nicotiniques oubupropion) oscillent entre 20 et 35 % à un an, avec une grande variabilitéd'un individu à l'autre5,6. L'une des explications serait génétique (lesparticularités génétiques entraîneraient des différences sur lesrécepteurs cérébraux, l'élimination de la nicotine de l'organisme ou lesdeux). Mais peu d'études ont pour l'heure exploré cette piste. On saitsimplement que certains profils génétiques sont liés à un risque plusimportant de rechute7,8. On est encore loin du profil génétique completpermettant de prédire les chances de succès de tel ou tel traitementanti-dépendance...Mais dans l'avenir, les nouvelles technologies génétiques, des études àplus grande échelle et des collaborations internationales9 devraientfaciliter l'identification d'autres gènes clés. En combinant l'ensemble deces résultats, les chercheurs espèrent demain mieux appréhender lesmécanismes de cette addiction et proposer le traitement le plus adapté àchaque personne qui souhaite arrêter de fumer.David Bême 1 - The genetics of nicotine addiction : current status and futuredirections - Asco 2008 - 30 mai 20082 - Les récepteurs nicotiniques et dopaminergiques ne sont qu'une descomposante de la neurobiologie de la dépendance. Le portrait complet de ladépendance est beaucoup plus complexe et s'appuie sur d'autresneurotransmetteurs. 3 - Am J Med Genet B Neuropsychiatr Genet. 2006 Jun 5;141B(4):354-604 - Hum Genet. 2008 Mar;123(2):119-31. 5 - CNS Drugs. 2008;22(3):239-56. 6 - Addiction. 1997 Feb;92(2):207-17. 7 - Cancer Epidemiol Biomarkers Prev 2001 Apr;10(4):403-58 - Pharmacogenomics J. 2005;5(1):21-9. 9 - Cancer Epidemiol Biomarkers Prev. 2003 Oct;12(10):994-1005. Un projet de collaboration international s'intéresse à ce sujet : thePharmacogenetics of Nicotine Addiction and Treatment (PNAT)Source: Doctissimo
La détermination de l'âge pulmonaire, un outil supplémentaire pour lesevrage tabagique03-06-2008 à 22:38 Source : Tabac Actualités, N°87 Si vous connaissiez votre âge pulmonaire, vous seriez sûrement tentésd'arrêter de fumer. C'est ce que révèle une étude comparant la réussite dusevrage parmi deux groupes de fumeurs. L'un connaissait son âge pulmonaire,l'autre non.C'est la mesure du souffle qui permet d'évaluer l'âge pulmonaire. Cedernier se calcule simplement, à partir de la mesure du volume expiratoiremaximal par seconde (VEMS). Un examen qui malheureusement, peine à segénéraliser dans les cabinets médicaux.L'objectif est de placer le patient face à la réalité d'un âge pulmonairequi, dans certains cas, peut être largement supérieur à son âgebiologique. Il prend conscience alors, que le fait de fumer accélère levieillissement prématuré de ses poumons. Ce qui en retour, pourraitfavoriser l'arrêt du tabagisme.Un essai a été mené par 5 médecins généralistes auprès de 561 fumeurs quiavaient un tabagisme moyen de 30 paquets-années. Les participants, tousdésireux d'arrêter de fumer, ont été répartis en deux groupes. Ceux dupremier ont été renseignés sur leur âge pulmonaire, mais pas ceux dusecond. Résultat tranché : le simple fait de donner à un fumeur son âgepulmonaire a doublé le taux de sevrage à un an. Il a été de 13,6% dans lepremier groupe, contre 6,4% dans le groupe témoin. C.Q.F.D.Source: El Moudjahid